Allocution et discours
Allocution de Sissi devant le Conseil de sécurité
samedi، 23 septembre 2017 - 12:40

Le Président a participé ce matin au sommet du Conseil de sécurité sur la réforme des opérations de maintien de la paix de l'ONU.
Le sommet a été présidé par le Premier ministre éthiopien en sa qualité de président du Conseil de sécurité pour le mois de septembre, en présence d'un certain nombre de chefs d'État et de gouvernement, dont les Présidents de la France, du Sénégal et de l'Ukraine, les chefs de gouvernement de l'Italie, de Grande-Bretagne, de Suède, le vice-président des Etats-Unis, en sus du Secrétaire général des Nations Unies et du Président de la Commission de l'Union africaine.
Le Président a participé au vote sur la résolution relative à l'examen des opérations de maintien de la paix adoptée à l'unanimité par le Conseil. Ci-après le discours du Président après adoption de la résolution:
"Son Excellence Haile Mariam Dessalegn, Premier ministre d'Éthiopie et Président du Conseil de sécurité,
Excellences les chefs d'État et de gouvernement des États membres du Conseil de sécurité,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de participer aujourd'hui aux travaux du Sommet du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix, convoqué à l'initiative de l'Éthiopie.
Tout d'abord, je voudrais saluer l'adoption du projet de résolution intitulé "Examen des opérations de maintien de la paix", qui constitue un pas dans la bonne direction pour renforcer le système de la paix et de la sécurité de l'ONU.
Monsieur le Président, respectables participants,
L'Égypte a été l'un des premiers États à l'appui des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, à commencer par sa participation à la première mission multilatérale de maintien de la paix au Congo en 1960, pour devenir le septième plus grand participant à la mission de maintien de la paix de l'ONU, le nombre de missions auxquelles l'Egypte a participé s'élevant à 37, avec plus de 30 000 soldats depuis le début de notre participation aux opérations de maintien de la paix en Asie, en Afrique, en Amérique latine et en Europe.
Tout au long de ces décennies, l'Égypte n'a pas hésité à participer aux missions les plus difficiles et les plus dangereuses des Nations Unies, accordant l'intérêt nécessaire à la formation pour assurer les plus hauts niveaux de disponibilité et d'efficacité, et donnant un exemple à suivre quant à la conduite, la discipline et la non tolérance pour tout abus. Elle a contribué au renforcement des capacités régionales pour le maintien de la paix, notamment africaines et arabes.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Nous félicitant aujourd'hui, de la décision de réviser les opérations de maintien de la paix, nous attendons avec impatience que cette décision marque un pas dans le processus de réforme actuel entrepris par l'Organisation, en mettant l'accent sur les lacunes opérationnelles et techniques, en vue de parvenir à une vision intégrée des moyens de prévenir les conflits, de maintenir la paix et de renforcer le rôle du maintien de la paix dans la concrétisation de cette vision et des mécanismes de prise de décision nécessaires.
À cet égard, je voudrais souligner les points suivants:
Premièrement: Bien que reconnaissant l'importance du maintien de la paix comme l'un des instruments les plus importants de la communauté internationale pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, il ne devrait pourtant pas être le seul instrument pour atteindre cet objectif, le maintien de la paix n'étant pas un substitut aux efforts préventifs de la diplomatie, à la médiation, à la consolidation de la paix ou autres instruments politiques, économiques ou sociaux, visant à aborder les causes profondes des problèmes et combler le fossé social. Le maintien de la paix ne peut également pas être la réaction initiale à chaque crise.
Dans ce contexte, l'Egypte a tenu, au cours des trois dernières années, à appeler pour l'adoption d'une nouvelle approche stratégique qui traite des opérations de maintien de la paix dans le cadre d'un concept incluant des plans d'action politiques, programmatiques et opérationnels intégrés, afin que les mandats des opérations de maintien de la paix soient ajustés en permanence en réponse aux changements politiques et de terrain, ce qui s'accorde, dans une large mesure, avec les positions de nombreux pays du monde, ainsi qu'avec la vision du Secrétaire général, dont je ne rate pas l'occasion ici de rendre hommage aux efforts déployés pour activer les outils du secrétariat et revitaliser son rôle politique, ce qui mérite appui et soutien.
L'Égypte estime qu'une telle approche est devenue nécessaire en raison des graves défis liés aux conflits armés et de l'affaiblissement des institutions nationales, de la réduction de la capacité de l'État à fournir des services de base et de la rupture du tissu social qui en découlent, ainsi qu'à la lumière et de l'interaction des conflits, des menaces de terrorisme, de la criminalité organisée et autres menaces et défis à la paix et à la sécurité internationales.
Deuxièmement: En conséquence de ce qui précède, l'Égypte invite la communauté internationale à accorder toujours la priorité aux efforts visant à régler les conflits, plutôt qu'à l'approche de la gestion des conflits, qui a entraîné le gel des différends et la poursuite de quelques uns pendant des décennies, sans horizon politique pour la solution, à l'instar de ce qu'on voit malheureusement dans notre région arabe et notre continent africain, à savoir les conflits qui s'enflamment rapidement sous le poids des problèmes politiques, sociaux et économiques qui les ont provoqués.
Dans ce contexte, je joins ma voix aux comités d'examen des Nations Unies de 2015, qui ont convenu à l'unanimité que la priorité soit accordée aux efforts politiques, comme base pour les différentes missions l'ONU, tant celles relatives au maintien de la paix, que les missions politiques spéciales.
Troisièmement: Malgré l'importance du rôle joué par les Nations Unies, ce rôle ne devrait pas se substituer à celui des gouvernements ou des institutions des États hôtes, de même qu'aucune tutelle ne devrait leur être imposée, mais plutôt, il faudrait s'employer à créer un environnement sécuritaire et politique susceptible de promouvoir l'appropriation nationale des efforts de réconciliation et de consolidation de la paix , reflétant les priorités de ces États et sociétés.
Je tiens à souligner ici l'importance de ne pas imposer certains types, modèles ou systèmes politiques aux États en conflit, mais d'accorder l'attention nécessaire au respect de leurs spécificités politiques, culturelles et sociales afin d'assurer le succès des efforts visant à maintenir la paix et la sécurité.
Je tiens également à souligner que la responsabilité de la protection des civils et le rôle central joué par les casques bleus dans ce contexte ne devraient pas empiéter sur la responsabilité première des Etats hôtes de protéger leurs citoyens, mais s'accompagner du développement et de l'élargissement de la notion de protection pour mettre l'accent sur le renforcement des capacités des États et des communautés hôtes, reflétant leurs spécificités et leurs priorités.
Quatrièmement: Permettez-moi d'être plus explicite. L'exclusivité de certains États de formuler les mandats des missions de maintien de la paix, sans aucune considération des préoccupations et des intérêts des États qui fournissent des contingents, n'est pas propice à la réussite de ces missions et peut même ne pas être pratique dans la mise en œuvre, vu qu'elle entraîne bien souvent un manque de compréhension commune entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat de l'ONU et les États qui fournissent des contingents aux opérations de maintien de la paix. Je réclame donc la mise en place d'un mécanisme consultatif institutionnel efficace parmi ces trois parties, à savoir les principaux pays fournisseurs de troupes, les membres du Conseil de sécurité et le Secrétariat de l'ONU, leur favorisant des consultations à toutes les étapes du développement, du renouvellement et de l'examen des mandats des missions des Nations Unies.
En dernier lieu, il ne fait aucun doute que la responsabilité première du maintien de la paix et de la sécurité internationales incombe au Conseil de sécurité, toutefois, il est certain aussi qu'il ya un rôle important et vital à jouer par les organisations régionales dans les zones de conflit, un rôle établi par la Charte des Nations Unies au chapitre VIII. Je voudrais mentionner ici spécifiquement l'Union africaine, dont le partenariat fructueux avec les Nations Unies sert de modèle, notamment dans les missions de maintien de la paix menées par l'Union africaine pour stabiliser la situation, qui sont passées par la suite aux Nations Unies, ou les opérations hybrides menées conjointement par les deux organisations, la structure de la paix et de la sécurité africaine jouant dorénavant un rôle central dans le règlement des conflits sur le continent, et non seulement leur gestion.
Cette coopération pourrait être renforcée, s'appuyant sur les avantages comparatifs de l'ONU et de l'Union africaine, alors que les Nations Unies cherchent à optimiser l'exploitation de ses ressources. Je voudrais rappeler ici l'importance d'activer l'Accord sur le renforcement du partenariat entre les Nations Unies et l'Union africaine signé en avril dernier.
En outre, l'ONU devrait prendre en compte les autres organisations régionales et contribuer à accroître de leurs compétences et améliorer leur expertise pour leur permettre de faire face aux conflits régionaux et de développer leurs capacités dans les domaines de l'alerte précoce et de la médiation et, le cas échéant, coopérer dans le déploiement des observateurs et les missions de maintien de la paix. Je me réfère précisément, à cet égard, à la Ligue des États arabes, qui pourrait jouer un rôle régional actif dans le monde arabe.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Pour terminer, je tiens à réaffirmer que l'Égypte continue de jouer son rôle régional et international et de déployer tous ses efforts pour éliminer les défis à la paix et la sécurité internationales et établir la paix et la stabilité, notamment par sa participation active aux organisations internationales et régionales et l'amélioration continue de ses contributions aux opérations de maintien de la paix, en tant que l'un des Etats fournisseurs de contingents les plus importants.
Merci.
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