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Les forces de maintien de paix

jeudi، 07 septembre 2017 02:04

Politique de maintien de paix

L’Égypte souscrit au maintien de la paix en vertu de ses engagements internationaux (Charte de l’ONU et Charte d’Addis Abeba) et nationaux (articles 180 et 183 de la Constitution Nationale de 1971). Ses objectifs prioritaires en matière de paix et de sécurité demeurent le renforcement des alliances de sécurité au niveau régional et la participation aux opérations de paix (OP). Le maintien de la paix constitue un élément essentiel de la politique internationale de l’Égypte en raison de sa position géostratégique, à proximité de plusieurs foyers de tension (Israël-Palestine, Syrie-Liban, Irak, Soudan-Lybie). À cet égard, le pays a, à plusieurs reprises, joué un rôle de médiation dans les crises régionales et sous-régionales qui affectent la région (autant au Proche-Orient que dans la Corne de l’Afrique, au Soudan, Éthiopie-Érythrée). Le Caire entend ainsi y contribuer activement à la prévention des conflits et au règlement pacifique des différends.

L’Égypte dans les operations de paix 

L'Égypte a accueilli sur son territoire plusieurs missions de paix onusiennes. La première OP de l’ONU (l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance et de la trêve ou ONUST) y était déjà déployée en 1948. En 1956, l’Égypte a accueilli la première Force d’urgence des Nations Unies (FUNU I), puis, un peu plus tard, l’ONU déploya dans la région du Sinaï une FUNU II. Après la signature du Traité de paix israélo-égyptien à Washington, l’Égypte accueille depuis le 26 mars 1979, des observateurs militaires de la FMO (force multinationale et observateurs), lesquels sont chargés de veiller au respect des limitations en personnel et équipement militaires dans les zones établies par le Traité de Paix (Détroit de Tiran, Golfe d’Aqaba).

 Dans le context onusien L'Égypte est également reconnue pour être l’un des premiers pays à contribuer aux OP. Des parachutistes et observateurs militaires égyptiens ont participé à la mission de l'ONU au Congo (ONUC) en juillet 1960. Ils avaient la responsabilité d’assurer le retrait des forces belges du Congo et de soutenir le gouvernement national pour le maintien de l’ordre public. À ce jour, l’Égypte a contribué à 37 missions de paix onusiennes (notamment au Rwanda, avec la MINUAR, au Mozambique dans le cadre de l’ONUMOZ, en Slavonie Orientale, avec l’ATNUSO, en Somalie, avec l’ONUSOM I et II, en Angola avec le déploiement d’une brigade et trois bataillons d’infanterie, au sein de l’UNAVEM II et III, en Bosnie Herzégovine, avec la MINUBH) avec plus de 30 000 casques bleus, déployés dans 24 pays en Afrique, Asie, Amérique Latine et Europe.

L’Egypte déploie aujourd’hui un contingent de plus de 2 500 militaires et policiers et 105 officiers dans 9 des 16 missions de paix de l’ONU : MINUAD au Darfour, MONUSCO en République Démocratique du Congo, UNOCI en côte d’Ivoire, MINUL au Libéria, MINUSS au Soudan du Sud, MINURSO au Sahara Occidental et MINUSTAH en Haïti. En Avril 2013, l’Egypte prend part à la MINUSMA au Mali, dans laquelle elle fournit l’un des plus gros contingent des pays africains. Enfin, depuis 2014, l’Egypte déploie des effectifs militaires en Centrafrique, au sein de la MINUSCA. Aujourd’hui, l'Egypte se classe onzième sur le niveau mondial en termes de présence et de participation aux opérations de maintien de paix.

Plusieurs dirigeants politiques et responsables militaires égyptiens ont occupé de hautes fonctions au sein des OP de l’ONU. M. Boutros BOUTROS-GHALI a été secrétaire général de l’ONU de janvier 1992 à 1996, en plus d’avoir été l’initiateur de l’Agenda pour la Paix en 1993. Le major général Hussein Ahmed Eissa Gobashie a été commandant de la force de la Mission d’observation onusienne en Géorgie (MONUG), de mai 2004 à juin 2005. Le major général Mahmoud Talha a été commandant de la Mission d’observation de l’ONU au Libéria (MONUL) de décembre 1995 à juin 1996. Le 19 février 2008, 11 policiers égyptiens de la MINUSTAH ont reçu des distinctions honorifiques pour leur collaboration aux efforts de paix et de formation des policiers haïtiens. La composante égyptienne de la MINUSTAH, forte de 35 policiers, s’est illustrée par sa capacité à coordonner simultanément plusieurs activités de sécurité avec le personnel policier haïtien. En mai 2015, l’égyptien Mourad Wahba, est nommé par Ban Ki-Moon en tant que Représentant spécial adjoint pour la MINUSTAH. Le 3 novembre 2015, la MINUSCA a également décoré 250 casques bleus du contingent égyptien, dont 22 officiers de la mission.

 Dans le cadre de l’UA

 L’Egypte est un membre très actif de l’Union Africaine.  Elle a appelé, lors du 28ème Sommet africain, à la création d’un mécanisme de règlement des litiges africains, finalement mis en place le 7 juin 1993 sous le nom du Mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine, ancien nom de l’Union Africaine).

 Au sein de l’UA, l’Égypte s’est activement engagée dans la résolution de la crise au Soudan. Elle a déployé des contingents militaires en 2004 dans la Mission de l’UA au Soudan (MUAS), remplacée en 2007 par la Mission de l’ONU et de l’UA au Darfour (MINUAD). L’Egypte est l’un des plus gros contributeurs à cette mission, avec 1 062 soldats et policiers en 2013. En 2006, l’Égypte a également déployé ses contingents militaires au sein de la Mission de l’Union Africaine pour la surveillance des élections aux Comores (MUASEC).

Au sein de coalitions internationales
 

En 1994, en compagnie de la France et de cinq autres pays africains, l’Égypte s’est engagée au sein de l’Opération Turquoise pour offrir un corridor de sécurité aux réfugiés et aux personnes déplacées au Rwanda. En 1995, elle s’impliquait aussi en Bosnie Herzégovine en déployant un bataillon d’infanterie au sein de la Force de mise en œuvre (IFOR) de l’OTAN pour offrir un soutien logistique et assurer la protection des organismes humanitaires.

Le parlement égyptien participe à l’assemblée parlementaire de l’OTAN en qualité d’observateur parlementaire. La délégation de l’assemblée parlementaire de l’OTAN s’est rendue en Egypte en Avril 2015, pour la première fois depuis les soulèvements contre l’ancien Président Hosni Moubarak en 2011. L’actuel Président, Abdel Fattah al-Sissi, a dénoncé une reconnaissance et un soutien insuffisant de la part de la communauté internationale dans la lutte du pays contre Daesh. Il a suggéré qu’une aide de l’Alliance à l’armée libyenne serait la bienvenue, et que l’Egypte y apporterait son soutien. Bien qu’insistant sur l’importance du partenariat et de l’entente avec l’OTAN, le Président a également indiqué que le pays avait réussi à faire face aux problèmes menaçant sa sécurité, notamment le terrorisme dans la région du Sinaï.

Formation et cooperation multilateral  

L’Égypte revendique une triple appartenance arabe, africaine et méditerranéenne (elle a signé plusieurs accords multilatéraux pour soutenir les efforts de paix et de sécurité au niveau régional, dont le Protocole d’Alexandrie, la Déclaration de Barcelone, la Charte de Djeddah...). Le pays s’implique dans la formation théorique et pratique des diplomates égyptiens et africains au sein de l’Institut d’Études Diplomatiques (IED). Le pays abrite depuis 1995, au Caire, le Centre d’entraînement et de formation à la résolution des conflits et au maintien de la Paix. Ce centre reconnu internationalement a pour vocation d’offrir des cours sur le maintien de la paix à plus de 200 participants francophones et anglophones (4 cours par an sont offerts en diplomatie préventive et en résolution de conflit). Le Centre du Caire développe des accords de coopération avec d’autres institutions de maintien de la paix et de résolution des conflits telles que le Centre Pearson pour le Maintien de la paix du Canada, le “United Kingdom Staff College” à Camberly et “The Austrian Peace Academy” à Vienne. Le Centre du Caire collabore également avec le Mécanisme de Prévention de Gestion et de Résolution des Conflits de l’UA pour une meilleure coordination régionale dans la prévention des conflits et la résolution pacifique des différends.

 

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